Au Mambo : Rhéthorique mythique !

Publié le par pandora

Bon, je continue, parce que je vous sens, chers lecteurs, en haleine.

Pour ceux qui auraient raté l'épisode précédent, dans la série "Les interviews rêvés", je profite de l'anniversaire des un an de mandature pour un entretien avec mon Omnimaire dans la salle Mambo de Tous-les- Mesnils.

Il m'a fallu donc, après que Seb s'est autoproclamé "Roi du Madison", que je m'enquille droite dans mes Givenchy la chanson de Sylvie Vartan "Comme un garçon" en formant le grand M.

L'est gentil le Seb' mais quand il a goûté à un truc qui lui réussit, c'est comme en politique, il aime bien montrer comment il est fort.

Il a tellement chiadé le tube de la Vartan qu'un cercle s'est formé autour de lui et que les p'tites dames bien, se sont mises à taper dans les mains pour l'encourager, du genre : "Allez, mon gars paye ton Madison !!!"

Il est pas très connu à Tous-Les -Mesnils, on dirait. Malgré toutes ses prouesses chorégraphiques, et dieu sait qu'il y en a eues, l'est resté toud'même incognito ! Je crus discerner une légère déception à la fin de la danse.

Ces émotions esthétiques nous ont conduits ensuite à la buvette où je réclamai un "Ginza Mitsukoshi" sublime thé japonais de chez Mariage Frères®. Je compris que le chaleureux monsieur qui officiait  à la limonade faisait aussi fonction de cantonnier. Il me fit répéter : "Hein ? Kes qu'elle veut la p'tite dame ???"
Z'avaient pas mon Ginza en magasin. Un diabolo menthe fit l'affaire.

Finalement Seb' demanda juste une paille pour siroter dans mon verre. Crise oblige !m'expliqua-t-il en fronçant ses beaux sourcils et en prenant son air de petit taureau juste comme lorsque quelqu'un de la droiture l'agace en Conseil.

L'interview pouvait vraiment commencer.

Moi : Cher Omnimaire, vous voilà à un an d'ancienneté dans le job. Les Dieppois sont vachement contents des boulodromes et des barbecues. Mais, ne payez vous pas un peu de votre santé tous ces efforts ? 
Seb' :
"Oui, et non. Oui, parce que je dois être partout, vous comprenez, les vraies gens, ils veulent pas de l'ersatz de Seb' ils veulent de l'omnimaire, du vrai. Les adjoints, c'est bien joli, mais ils sont loin d'avoir ma tchatche ! Alors je les préfère discrets. Par ailleurs, non, parce que..."
Moi : "Cependant, cher Omnimaire, je me suis aperçue lors du dernier conseil justement que la parole commençait à ête prise par des intermittents du conseil. " On avait l'habitude des rugissements d'opérette du Tatav' revenant avec le timing précis du brasseur d'air, on a maintenant d'autres voix dans les couplets harmonieux de la majorité."
Et alors, là, sûre de moi j'ai risqué, finaude :
"Je me suis laissé dire qu'un élu avait suivi un stage de formation à la prise de parole en public. Qui, doux jésus, qui ? a poussé la citoyenneté jusqu'à se taper une journée de stage à plus de 550 euros. A ce prix-là, ça devait être vachement intense, et y'avait au moins Depardieu comme coach, non ?"

Seb me fixa étrangement :
"Citoyen, vous pouvez le dire, car vous le savez, un des maîtres- mots de notre démocratie en résistance, c'est mu-tu-a-li-ser. L'élu, élu pour le stage par désignation de mon cabinet, a donc coaché ses petits camarades de jeu ensuite. On a ainsi rentabilisé. Vous savez, de nos jours, la crise percute de plein fouet .... et l'Etat se désengage y compris pour les stages, alors on ruse."

Moi : Il faut croire que certains sont plus doués que d'autres. Par exemple, notre Thierry des Sports a beaucoup parlé lors du dernier conseil mais, s'il avait la rhétorique chevillée au corps, il n'avait pas encore acquis la gestique, à en juger par la manière avec laquelle il se cramponnait à son siège et se soulevait par intermittence comme s'il avait ... quelque chose de déchevillé sous son assise...
-Ne jugez pas si promptement les assises, il y en a de très belles parce qu'elles sont  très repoussées, loin repoussées,donc désirées et les efforts sont méritoires pour tous,  (Seb se redresse et sourit avec délectation
) évidemment, pour ce qui est de la causette, personne ne m'arrive au mollet ! 

Moi , flatteuse comme tout : "Certains  vous imitent même. Notre adjoint à la Culture a adopté votre respiration  discursive en traînant un peu sur quelques syllabes et en garnissant les fins de mots de 'eu", comme les djeun's, et comme vous. C'est charmant d'ailleurs.
J'ai aussi remarqué que celui-ci lisait ses interventions sans plus. Oserez-vous conseiller le prompteur aux plus laborieux. Attention, je me dois de préciser, cher divin' édile, laborieux n'est pas du tout péjoratif. C'est "laborieux" c'est tout. N'allez pas imaginer des choses !... On risquerait de m'embastiller pour propos séditieux.


Seb (soudain rêveur) Le prompteur, certes, ce serait une bonne chose pour les plus méritants comme lui, parce qu'il a du mérite, et puis il n'y aurait pas de risque de digressions. Je vois bien des prompteurs manuels : des paper boards et des gars qui tourneraient les pages en rythme... vous savez, avec la Crise, le développement durable et tout et tout...et ça créerait vingt z'emplois, enfin, on  trouverait de quoi les occuper !

Moi ( éperdue de déférence) : Il n'empêche, cher magistrat que je suis en admiration devant la façon dont la culture littéraire est réinvestie chez les conseillers municipaux en toutes occasions. Permettez-moi de citer pour l'exemple, le jeune Mickaël qui a fait connaissance avec le très beau poème de Charles Baudelaire : "La Charogne." C'est une merveilleuse rencontre si j'en juge par l'enthousiasme du jeune homme à nous le faire partager pendant les réunions du Conseil. Et habilement, il place son intervention en sourdine mais suffisamment fort pour être entendu de la salle, pendant que la Droiture s'exprime. Avec discrétion, sans aller plus loin que le titre. Voilà que ce jeune autodidacte nous donne une jolie leçon d'humilité devant le savoir et de sens de l'à- propos...

Seb' (ombrageux !) :
Ah! Bon ! Il connaît ce poème, lui . Faudrait que je lui fasse lire Bourdieu... Mon équipe me fait parfois de bonnes surprises, et c'en est une !


Le diabolo menthe avait été rapidement sifflé et voilà qu'à la sono, Rika Zaraï entamait "Le Kasatchock". Je me mis à craindre pour la suite de mon interview, mon Omnimaire ne résisterait pas ! Hoï ! Hoï ! Hoï !

(à suivre)

Les dessous chics et chocs de Pandora.

L'ambiance est à son comble dans la salle Mambo, car... Surprise du club de Tricotin, ce n'était pas la sono ! Rika Zaraï herself est venue chanter. Seb et moi n'avons pas résisté et nous sommes glissés parmi les danseurs. Saurez-vous nous reconnaître ?




Allez, Boujou, 
Pandora

 
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A
Rika Zaraï herself...! Quelle chance, voilà au moins de quoi faire passer le désappointement dû à l'absence de thé Mariage...<br /> Mais, dites-moi, chère Pandora, que serait-il advenu si elle s'était mise à chanter "Sans chemise, sans pantalon"...notre divin'édile l'aurait-il prise au mot, tombant la chemise pour dévoiler un petit ventre naissant, comme se doit de porter tout bon édile qui se respecte ?
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P
<br /> <br /> Tsst ! Tsst ! Eh ben dites donc, chère Arthénice, comme vous y allez. Je crois mesurer le scandale que ce strip tease bien innocent aurait pu provoquer chez les p'tites dames chics permanentées<br /> de frais ... et de bleuté ! Fort heuireusement, mon Omnimaire s'est très bien tenu. C'est un homme très comme il faut, au fond ! Amicalement<br /> Pandora<br /> <br /> <br /> <br />