Jusqu'ici tout va bien
Lui :
tout de noir vêtu, (il aime bien ça, le noir, notre Thierry), jusqu'au léger cartable, et en chemise ! Si si, alors que ça caillait !
Moi,
imper léger d'été chocolat , destructuré (Cavalli) , à rayures tennis plus pâles, porté ouvert sur un ensemble taupe (Sonia Rykiel) et ballerines à boucles (Vivier) dans les mêmes tons.
Première constatation : en d'autres temps, j'avais affublé notre adjoint d'un doux et néanmoins amical surnom où l'on retrouvait l'adjectif "frileux", or je le confie et je le confesse, celui-ci n'est pas si frileux que ça, puisqu'il était en chemise, alors que la météo incitait à la petite laine dieppoise.
Deuxième constatation, il serait temps, mon bon Thierry, de se fendre d'un petit cartable de cuir, plus en phase avec ta prestigieuse fonction, parce que le genre style, machin en plastique et nylon, rescapé d'un congrès, ou offert pour "tout abonnement d'un an au Nouvel Obs'", c'est pas top raccord.
Je sais ô combien ! ta modestitude, mais bon ! C'est bientôt la fête des pères, et puis ta charmante femme, depuis le temps que tu lui concoctes des paëllas, elle pourrait te faire un petit plaisir de ce côté- là. Il existe, chère Madame, de très élégantes sacoches en cuir végétal (pour le côté écolo) crées par Stella Mac Cartney (oui, la fille de ... styliste de son état). Parce que, l'accessoire, ça vous finit une silhouette, ça vous signe une personnalité, ça vous "enlève" un dress-code. Aïe ! ça y est le mot est lâché et des cheveux vont se dresser sur de multiples et multicolores têtes municipales, alors j'arrête pour aujourd'hui.
Troisième constatation : moi, j'avais très spontanément envie de sauter au cou du Thierry et lui dire combien Pandora adorait sa complicité et ses remarques, mais, je me suis retenue in extremis : cet homme-là ne me connaît pas et il se serait demandé ce que cette dame venait lui faire comme ça, sur son intégrité et sans préavis ! J'ai donc passé mon chemin in petto, et il n'a vu qu'une passante parmi d'autres. N'est-ce pas mieux ainsi ?
Dites , vous avez lu la presse locale ces derniers temps ?
Rien que du "Blood, Sweat and Tears ".
Non, ce n'est pas un revival de groupe Pop éponyme venu dans notre région en amuse- bouche avant le festival de cinéma. Les plus cultivés, c'est à dire la quasi totalité de mes lecteurs, évidemment, replaceront l'expression dans son contexte et verront bien que je signifie de cette façon que l'heure est loin dêtre réjouissante.
Du sang, de la sueur et des larmes.
Bon, je vais plutôt mettre "précarité" en lieu et place de "sang" pour être plus dans l'époque, mais ça revient au même et c'est pas gai.
Les marins de plusieurs pays venus se faire entendre à Bruxelles se sont fait cerner par les flics , alors que leurs collègues espagnols étaient retenus à la frontière comme de dangereux terroristes (et l'espace Schengen, alors ? ).
Ils en veulent les gars, mais, c'est clair, rien ne changera : parce que l'Union européenne et ses traités ne le permettent pas, au nom des quotas et de la "concurrence libre et non faussée". Donc, pas d'aides des Etats possibles, et la volonté présidentielle du Sarko, c'est du flan consciemment annoncé pour faire conciliant avec les pauvres.
De plus, la Commission Europénne qui décide de tout n'a surtout pas envie que ça change. Donc, et ils le savent bien, les marins- pêcheurs, c'est la mort programmée de leur métier...
Alors, quand je vois un drapeau européen cramer dans les rues de Bruxelles, ça ne m'émeut pas tant que ça. Par contre, quand je sais que les bateaux sont condamnés à la casse, et que l'on va payer les marins pour ça.....
Moi, cette photo-là, elle me bouleverse. C'est une photo de presse signée AFP© que j'ai relevée dans "Les Infos" de ce vendredi. La qualité n'est pas très bonne, mais on voit clairement le regard du mec au moment où tout bascule contre lui. Il est venu avec ses collègues défendre son droit au travail, c'est tout, et il se retrouve encerclé, par des jeunes flics casqués armurés gardiens de l'ordre, et lui, dans son sweat, il est en train de réaliser que le rapport de force, il n'est pas dans son camp, que c'est mort, que peut-être , il va se retrouver en garde à vue ! Alors le drapeau européen.....
Heureusement Dieppe est entré en résistance et notre Seb' Jum', qui ne s'arrête décidément jamais a rencontré Jacky Henin, député européen pour -terme éminemment maritime- faire le point.
Notre Jacky Hénin, bien sûr, il est tout en déploration sur la politique européenne libérale. En expert qu'il est, il a fait remarquer que la règle de l'unanimité n'était pas chose facile , dans le genre style : J' vous jure l'Europe, c'est un taf vachement pas évident, bien payé, mais pas évident !
Allez, petit zoom sur les émoluments de ces merveilleux défenseurs de notre avenir bouché comme celui du port de commerce, je l'ai déjà dit :
Indemnité mensuelle (brut) : 6.952,91 € (Plus qu'honnête, mais attention, c'est brut, finalement, ça fait pas tant que ça en net !)
» Indemnité mensuelle représentative de frais de mandat : 3.500 € brut (pour garde d'enfants et dress-code?)
» Indemnité journalière pour frais de bouche et de logement : 251 € (Ca loge pas au Formule 1 et ça mange pas à la cafet' de l'hyper du coin, ces gens-là ?)
» Remboursements de frais de voyage : calculés sur une base kilométrique aérienne forfaitaire. En fonction du lieu d'élection.
» Durée du mandat : 5 ans
Pour un peu, on s'inquiéterait avec lui de la mauvaise foi de certains pays qui font traîner les réformes : ces hooligans récalcitrants d'Irlandais sont, bien sûr visés.
Non mais ! on n'a pas idée de faire faire des heures sup' aux autorités rien qu'en faisant leur mauvaise tête ! C'est que l'Europe, ça rigole pas, "Time is money !...et à raison d'un mandat quinquennal, c'est fou ce que le temps passe vite !
Enfin, il l'a dit , Jacky Henin sera "le relais intransigeant au Parlement européen de toutes les exigences et de tous les espoirs de notre peuple en Europe ". Nous, on veut bien,
Sauf que :
Une député européen n'a aucun pouvoir si ce n'est celui de voter ou non les lois.
Il ne peut en aucun cas impulser et défendre un projet de loi quel qu'il soit, j'en conclus que la prise d'initiative n'est jamais dans le camp des députés européens, mais toujours dans celui de la Commission du même nom.
Rien que cela, ça tempère un peu les espoirs que l'on n'a, de toute façon, pas.
Avez-vous remarqué que Seb' Jum;' il employait beaucoup le mot "espoir" dans ses discours. Ca coûte pas l'espoir !
Ben oui, l'espoir, il s'est fait la malle depuis longtemps, "sans espoir" de retour, alors faudrait qu'il trouve autre chose pour peu qu'il en ait envie, notre Seb', parce que ça fait classe d'inviter un Grand de ce Monde, mais il ne peut rien faire aux problèmes qui nous bouffent la vie et qui ne vont pas disparaître même s'il se pose en relais d'enfer du PCF, le Jacky !
Mais, suis-je médisante, notre Seb' a trouvé la parade à ses effets d'annonces, il tranche dans le vif là où il a le pouvoir de le faire sans trop de risques.
Loin de Bruxelles, Dieppe en résistance a montré les dents lors de l'assemblée générale de Sodineuf jeudi dernier. Notre Seb' sans y mettre les formes, il a envoyé dans les cordes le Gérard Martine, bien sonné par tant de démocratique agressivité.
Cela a occupé une page entière dans nos gazettes respectives on n'a pas pu le rater ! Moi, ce que j'ai adoré, c'est la photo dans les 'Infos" du vendredi 6 juin.
Nos deux opposants débattent, et, entre les deux, je pense avoir reconnu (me le pardonnera-t-il si ce n'est lui? )notre pauvre Sous Préfet, l'index sur la bouche qui semble encaisser les coups portés des deux côtés, dans sa bienveillante objectivité, le regard désespérément rivé sur son "organizer" : un pur moment de zénitude !
"J'ai 64 ans, vous êtes jeune, et vous n'avez pas vécu ce que j'ai vécu." a déclaré à bout d'argument Gérard Martine.
Allez, pendant que le siège éjectable envoie notre Président de Sodineuf vers les éthers, et avant qu'il n'atterrisse dans son (fort beau) jardin, deux petites bio express :
A 14 ans Seb' Jum, Brevet de Collèges en poche, entre au lycée
A 14 ans Gérard Martine entre en apprentissage dans un garage de la région
A vingt ans passé
Seb' Jum' décroche sa licence, puis son DEA, et a lu Bourdieu (Ah ! Les Héritiers !)
Gérard Martine est passé ouvrier en mécanique auto dans un garage de la région
A trente ans passé,
Seb' Jum, a été assistant parlementaire, directeur de cabinet , puis maire de Dieppe
Gérard Martine est toujours ouvrier en mécanique auto dans un garage de la région
Le reste est à venir pour Seb'
Conclusion : Seb' Jum' n' a pas encore l'expérience d'un vrai boulot hors de la politique.
Alors, verra-t-on un jour notre Seb prendre une pause près de la machine à café dans une entreprise, en cotte bleue sur une chaîne de montage, en cuissardes à bretelles sur un chalutier (là faut faire vite ! ), ou encore en jeans devant une classe difficile de ZEP ?
Je suis sûre que ça lui apporterait un peu de nuances dans les rapports humains.
Ceci dit, je n'ai aucune action à Sodineuf !
Les dessous chics et chocs de Pandora :
Le prochain agenda de la Municipalité sera un hommage à cette première année de mandature. Déjà, des maquettes sont en cours d'élaboration.
Rien que pour vous, je me suis glissée dans les coulisses du service com' et voilà je vous soumets quelques ébauches relatant l'épisode Sodineuf.
A partir des couvertures de la série Martine : Casterman © Droits réservés .(source flickr) .
Allez, boujou, Pandora
(encore deux pour la route )